Début mai1809, l'Angleterre prépare
une expédition contre la Zélande (une province des Pays-Bas). Les côtes hollandaises et
le port d'Anvers étant désarmés, l'Angleterre planifie une invasion de la Hollande,
pensant rallier facilement la population.
Le corps expéditionnaire de 35.000 hommes est placé sous le commandement de Lord Chatam,
frère aîné du Premier Ministre Pitt. La flotte forte de 22 vaisseaux de ligne, 120
bâtiments de guerre et de 400 transports est commandée par l'amiral Strachan.
Le 24 juillet 1809, la flotte anglaise appareille vers la Zélande. Le 29 au matin, elle
arrive en vue des côtes hollandaises : quelques frégates et une centaine de transports
sous les ordres du général Huntley viennent mouiller près de Breskens, tandis que le
reste de la flotte fait route vers la plage de la Breezand, au nord de l'île de
Walcheren.
Les côtes sont faiblement défendues, le général Rousseau
qui dispose de 300 gardes nationaux à Breskens, rappelle les troupes stationnées à
Gand. Les renforts arrivent à Groede le 30 à midi. Le général Huntley, voyant les
préparatifs français, décide le 1er août de rejoindre l'île de Walcheren. Le
général Monnet, gouverneur de Vlissingen, envoya 1.200 hommes au devant des Anglais
près du camp de Westkapelle. Malgré une défense vive, les troupes françaises ne
peuvent empêcher le débarquement de 18.000 soldats anglais le 31 juillet.
Repliées à Vlissingen, les troupes françaises sont renforcées par plusieurs bataillons
provenant de Breskens. Le 2 août, les troupes anglaises débarquent dans l'île de
Zuidbeveland et occupent le chef-lieu (Goes). Envoyé en reconnaissance, un détachement
de 30 soldats anglais s'empare sans combattre du fort de Bath évacué par les troupes
françaises. La perte de ce fort ouvre à la flotte anglaise l'estuaire de l'Escaut.
Le 6 août, les Anglais débutent les travaux du siège de
Vlissingen. Deux jours plus tard, le général Monnet décide une sortie pour enlever une
batterie installée non loin de la ville sur la dune dite du Nolle. Une attaque de
diversion permet aux troupes françaises de bénéficier de l'effet de surprise, mais
elles doivent reculer devant un ennemi dix fois supérieur en nombre. Les pertes
s'élèvent à 800 hommes pour les français et à 1.500 hommes pour les anglais.
Le 13 août, Vlissingen subit un premier bombardement qui dura 42 heures. Une première
sommation anglaise est repoussée par le général Monnet. Un second bombardement, appuyé
par de nombreux tirs de fusées incendiaires, débute le 15 août. Le lendemain, le
général Monnet capitule : la garnison (4.000 hommes) est faite prisonnière avec les
honneurs de la guerre pour être emménée en Angleterre.
Pendant le siège de Vlissingen, des troupes hollandaises (5.000 hommes) conduites par le
roi Louis prennent position aux environs d'Anvers. Le conseil des ministres de l'Empire,
présidé par Cambacérès, décrète la levée de 30.000 gardes nationaux dans les
départements limitrophes. Cambacérès place ces troupes sous le commandement du
maréchal Bernadotte. Arrivé à Anvers le 6 août, Bernadotte dispose rapidement de
30.000 hommes, il isole les îles de Walcheren et de Zuidbeveland et empêche ainsi tout
débarquement anglais sur le continent.
Anvers étant défendue, Lord Chattam ne
peut que constater l'échec de son expédition militaire et décide le 26 août de
rembarquer pour l'Angleterre avec les deux tiers de ses troupes. Mécontent du choix de
Bernadotte (en disgrâce depuis la bataille de Wagram), Napoléon le replace par le
maréchal Bessières. Celui-ci reconquit l'île de Zuidbeveland et se prépare à
reprendre Walcheren.
Les troupes anglaises sont isolées sur l'île de Walcheren entourée par les batteries
françaises. Le climat humide et marécageux de l'île déclenche dès les premières
pluies d'automne une épidémie de fièvre parmi les troupes anglaises. En une semaine
plus de 10.000 soldats sont malades sans compter les marins de l'escadre de l'amiral
Strachan.
L'Angleterre fait tenir Vlissingen pensant entraîner l'Autriche à rompre l'armistice par
la promesse d'une diversion en Zélande. A l'annonce de la paix entre l'Autriche et la
France, l'évacuation de l'île de Walcheren est décidée. Les Anglais évacuent
Vlissingen, après avoir incendié le vaste arsenal militaire construit par les Français.